Where do we go now but nowhere ?

lundi matin alors que je marche vers la salle des maîtres en me retournant pour regarder un enfant qui m'appelle à travers la porte d'entrée nous manquons de nous télescoper alors qu'elle sort des toilettes. comme d'habitude son bonjour est accompagné d'un sourire à faire fondre... moi et mes doutes perpétuels.

à midi après avoir été à la boulangerie où "ma" boulangère me gratifie comme depuis que je n'y vais plus avec S. d'un sourire pincé mêlé de froideur - d'ailleurs le sandwich qu'elle me donne est à moitié gelé -, je me retrouve seul en salle des maîtres avec elle. Nous finissons notre repas l'un à côté de l'autre en se regardant (le genre de regard : "je lui dirai les mots bleus, les mots qu'on dit avec les yeux"), en se vannant, en souriant et en se regardant.

Ensuite on monte en salle informatique pour finir de saisir ses résultats Casimir. 1h15 de pur plaisir. Allant de la complicité parfaite à la provocation ultime : elle m'avoue écouter céline dion. je ne peux pas m'empêcher d'être très lourd à ce sujet et elle semble très vexée. d'autant plus que je refuse de lui expliquer pourquoi je trouve ça affligeant (que dire ?)... en gros je merde un peu. mais je crois que c'est symptomatique  de quelque chose que je redoutais déjà : notre différence d'âge et tout ce que ça implique.

à 13h20 on finit dans son couloir par se chamailler comme des gamins sous le regard amusé de St. et V. (une des nouvelles instit et le remplaçant de G. Il a 30 ans et est très sympa). je discute ensuite quelques instants avec ces derniers lorsque dans la conversation V. me sort que finalement je ne suis pas si con que ce que la directrice lui a dit de moi. elle m'aurait présenté comme un type bizarre, ingérable, qui ne veut rien faire en dehors de l'informatique, qui ne veut pas aller dans les classes et de pas très aimable.... renseignements glanés à droite à gauche je m'aperçois que les deux autres nouvelles instits ont eu droit au même style de présentation.

inutile de te dire qu'elle ne l'emportera pas au paradis. après les cochonneries proférées sur C. et les vacheries à l'encontre de S. puis d'I., je commence à trouver qu'elle en fait un peu trop.

à part ça j'espère que tu as finalement trouvé un boulot - au sinon tu peux toujours te lancer dans le point de croix ou les cours de tango -. Tu as le bonjour des femmes de ménage, de Sy et bien sûr de S. avec qui je dois aller travailler à la maternelle ce samedi. enfin travailler ou papoter. bonjour à tes hommes. P.

à K.           Objet : Re : petit message rapide

mon petit cœur va bien. il ne dort pas beaucoup mais il se sent très en forme. en même temps il sait rester prudent. il ne se précipite pas comme il a pu le faire par le passé. cette semaine il a passé quelques soirées avec la personne qui le fait battre plus que de raison mais ce n'était que pour le travail même si ça ne les empêchait pas d'avoir des discussions plus personnelles. il a aussi pu voir qu'elle lui faisait énormément confiance puisqu'elle lui a demandé de faire la classe à sa place vendredi matin - elle devait rencontrer la conseillère pédagogique - au grand désespoir de la directrice qui en général préfère répartir les enfants dans toutes les classes où généralement ils ne font rien. là ils ont travaillé avec lui et son rythme s'est encore accéléré lorsqu'il s'est rendu compte qu'il faisait ça très bien et avec beaucoup de plaisir. il a aussi pu la présenter à son amie S. et elle lui a dit qu'elle la trouvait très "mimi".

en fait ce qui lui plaît le plus c'est que lorsqu'ils se parlent, ils se regardent dans les yeux. il s'est rendu compte que ça n'était pas le cas avec la précédente.

et toi la santé va mieux ? A. est-il bien installé ? parle moi un peu de toi. j'en ai presque assez de n'entendre parler que de moi. je t'embrasse. P.

ps : apparemment tu n'as pas été touché par mon virus. mais je te conseille quand même de supprimer mes deux ou trois derniers mails de ton disque dur si jamais ils sont toujours stockés sur ton ordinateur.